Chapitre XI) A present for Xan

A present for Xan

À la mi-saison, durant les Vents Chauds*, quatre soldats se sentent inutiles, comme délaissés. Et pour cause, ils ont reçu l'ordre de stationner pendant plusieurs semaines sur le même site, probablement l'endroit le moins sécurisé dont toute la Nouvelle Armée a entendu parler. Une femme en robe légère ornée de cheveux longs roses orangés, et montée sur geta laisse entendre l'écho de ses cliquetis sur un sol pavé délabré depuis plusieurs décennies, peut-être plus. Keiko décrit en cercles presque parfaits une ronde militaire, seulement déformé par l'impact des débris qui ont éventré le chemin de pierre çà et là. Chutes de pierres parmi celles qui composaient la tour centrale ou explosions imprévues, provoquées spontanément par les débris chimiques d'une ville abandonnée, nombreuses sont les raisons qui sont à l'origine des dégâts létaux, installant le délabrement grandissant de cette ancienne zone d'activités qu'était cette "Bellevue". En haut justement de cette tour, le Soldat d'Élite Xan Kriegor a sauté de meurtrières en entrailles pour en grimper à la cime avec l'aide de ses propulseurs à gaz. La vue qu'il perçoit à travers sa visière couvre tout le village. Il guette de potentiels visiteurs carnivores depuis les cieux pendant que Khirian Filigar se prélasse au soleil, en haut d'un pan de mur vétuste, mais encore debout. Assis à l'ombre contre le pied de ce mur, le dos néanmoins courbé, Malcolm Thundercrash s'est perdu dans ses pensées.

La seule raison pour laquelle Kawai n'est pas arrivée, c'est parce qu'Hyxarkon a dû la missionner. Qu'est-ce qui peut bien valoir la peine de nous séparer d'elle ? Bon. Si je raisonne différemment : Kawai était partie rendre compte de l'emplacement du nid de dragons agressifs qu'on a combattus. C'est là qu'elle a dû s'entretenir avec Hyxarkon. À ce moment précis, quel ordre a-t-il bien pu lui donner pour qu'elle ne revienne pas avec nous ?

 

 

Atarashî. Quartiers de la Destinée.

 

Kawai Irisa, la plus jeune Soldate d'Élite Autonome, s'entretient avec le commandant Nujiber la Destinée à propos de la mission que lui avait confié l'Omniscient. Elle doit conduire un Ironclad-Deployer jusqu'à ses compères SÉA au fin fond du monde, dans Tôku no Heiya. Véhicule d'une carrure immense, cet énorme tas de fer hautement blindé mesurant la taille d'un immeuble de deux étages est la première étape dans la colonisation d'une nouvelle ville. Il s'agit d'un véhicule de transport capable de contenir une quantité astronomique de matériel et de vivres pour permettre à une dizaine de personnes de subvenir à leurs besoins en restant sur place pendant plusieurs mois. Massif et complexe, ce bâtiment mobile nécessite toute une équipe de pilotes pour avancer et sa vitesse est relativement faible par rapport à la technologie des véhicules de la Nouvelle Ère.

La jeune SÉA discute avec le commandant d'armée de l'équipe de pilote qu'ils doivent choisir pour guider l'Ironclad-Deployer jusqu'à sa destination. Les pilotes capables de conduire ces engins ne sont pas des militaires de carrière, ni de formation. Ce sont des civils, spécialisés en mécanique et prêts à faire partie des premiers colons d'une nouvelle conquête. Kawai et Nujiber épluchent les dossiers des meilleurs résultats aux simulateurs de conduite de ces lourds véhicules. Parmi ceux qui sont sélectionnés et contactés dans les différentes villes de la région, la moitié refuse l'offre à cause de la localisation de la destination, très peu sûre et pas assez protégée à leur goût. L'étude des dossiers est alors un peu plus poussée et la Nouvelle Armée obtient finalement une équipe complète de pilotes et la convoque à Atarashî. Ils ont quelques semaines pour se préparer moralement à ce périple long d'au moins une année, quelques semaines pour saluer amis et famille, et se rendre au siège de la Nouvelle Armée, d'où partira l'Ironclad-Deployer vers la reconquête d'un site autrefois hautement industriel, gorgé de matériel et de technologies à recycler.

Alors qu'une Hyper Moto relie la sortie Nord-Est d'Atarashî et les ruines de "Bellevue" en une trentaine de minutes à une allure démentielle, le véhicule colonisateur réclame une demie-dizaine de jours de trajet et autant de carburant. C'est donc une expédition qui va coûter cher et dont l'enjeu dépasse celui des autres conquêtes. C'est également à ce moment que sera entreprise la construction d'un nouvel Ironclad-Deployer dans la ville de Seiha. En effet, depuis la création de la dernière ville, Seizon-sha, lors de l'accomplissement de sa conquête en l'année 349, il y a vingt-neuf ans, la Nouvelle armée a décidé de préparer ses prochains Deployer d'avance, afin d'être plus rapide lorsqu'une nouvelle conquête sera lancée. Le fait donc de lancer une telle opération induit la commande d'un nouveau véhicule, dont la production n'est pas rapide, dans le but d'être prêt pour une future opération similaire.

Cette nouvelle réorganisation a rassuré les habitants de la région, car des rumeurs avaient, à cette période, émergé à propos de malversations dont la Nouvelle Armée aurait été l'auteure. Le fait que les commandes de véhicules colonisateurs se soient faites à l'avance a permis une plus nette transparence des activités du siège militaire dans la mesure où la monnaie engagée dans ces productions représente une grosse partie de la trésorerie de l'organisation militaire d'Atarashî qui ne semble clairement souhaiter que la survie de l'espèce humaine. Les rumeurs se sont estompées, mais les lanceurs d'alertes sont restés inconnus, donc impossibles à blâmer.

Une autre grosse partie des fonds de la Nouvelle Armée est investie dans la recherche et le développement incessant de nouvelles technologies. Étudiées et testées en laboratoire à l'ASSH de Seiha, ces nouveautés dans l'armement et l'équipement restent assez rares pour ce qui est de l'innovation significative. Néanmoins, les ajustements et les améliorations ne cessent d'émerger ; comme pour exemple, les nouvelles versions des propulseurs qui ne s'accrochent plus au talons des chaussures, mais se fixent directement sur les jambes, ou encore les nouveaux gadgets naissants qui composent les armures et exosquelettes prototypées.

En ce jour de mi-saison, un ultime test vient de concrétiser la finalité d'une avancée spécifique, entreprise par Frigueste le Génie lui-même, encore une fois : une antenne radar électronique, mais surtout spécifique et à échelle humaine.

Il faut pour cela, remonter à quelques années en arrière.

 

 

 

An 371.

 

Ça fait un an que le jeune Frigueste a passé son recensement militaire. Il a quatorze ans, et durant sa première année de service, il a rendu un service bien plus grand à la Nouvelle Armée que ne l'a fait aucun homme jusque là. Dix ans après la plus grande catastrophe militaire qu'ait connue la Nouvelle Armée, les deux commandants Nujiber la Destinée et Hyxarkon l'Omniscient se démarquent des anciens chefs d'armée connus. Pendant cette décennie plutôt glorieuse, ils parviennent à consolider la survie humaine, à former des soldats plus entraînés que jamais, et redonnent un vrai espoir à l'humanité, cet espoir égaré depuis si longtemps.

Frigueste, petit écolier brillant, étant l'aîné de sa fratrie, était destiné à devenir soldat. Acceptant son sort, il s'est intéressé non tardivement à tout type de données militaires, comme les règlements, les formations et stratégies militaire, la mécanique des véhicules et des armes... Si bien qu'il a décelé une faiblesse dans la façon d'agir de la Nouvelle Armée, face à la menace mutante qui peuple toute la région. C'est ainsi qu'il a exposé à son commandant, en cette année 371 de la Nouvelle Ère, un système d'auto-défense, que peut être capable d'exécuter n'importe quel groupe de soldats avertis.

Son commandant de l'époque, Nujiber la Destinée, étudie alors ses travaux, et constate que cette nouvelle recrue enseigne aux membres supérieurs de sa division (Teishis, Shinkens, et Sentôkis) les meilleures manières de s'adapter aux combats contre les différentes menaces. Il se dit que cet élu de la nature, aux facultés hors normes est comme un message divin envers sa personne, lui qui a déjà miraculeusement survécu à une blessure dont il ne devait pas revenir. En vue de lui attribuer un statut particulier, il accompagne son jeune disciple vers une destination bien connue des blessés de guerre.

 

Seiha. Hôpital principal.

 

À l'intérieur de cette grande instance en effervescence, les internes qui le remaquent saluent le commandant sans prêter attention à cet enfant qui le suit. Frigueste apprend sans ménage la quantité de souffrance qui habite les soldats de la Nouvelle Armée. Autant de blessés, il a du mal à y croire, mais ne se laisse pas déborder par les émotions. Couloir après couloir, il peut apercevoir des brancards, rarement vides, souvent ensanglantés. Certains blessés sont balafrés de blessures plus ou moins graves, d'autres sont amputés ; les moins chanceux l'étaient déjà en arrivant, lorsqu'il n'est pas encore trop tard pour les sauver. Immitant son commandant à peine ému par ces tragédies, il continue son chemin en essayant de rester le moins expressif, se répétant que si ce qu'il voit ici le choque, il ne supporterait pas de vivre les mêmes mésaventures de ces pauvres soldats.

Au détour d'un corridor, Nujiber s'arrête, frappe à une porte et entre, demandant à Frigueste de le suivre. Dans la petite pièce, un fauteuil mobile est tourné vers la fenêtre qui donne sur la cour de l'hôpital. Le commandant saisit le fauteuil et le tourne vers lui. Un homme défiguré et complètement paralysé, incapable de bouger le petit doigt, ne trouve la force que de parler.

- Commandant Nujiber, vous avez une mission pour moi ? Plaisante l'handicapé.

- Tu as vu ton état ? Tu perds la tête ! S'inquiète le commandant.

- Hé hé... Non, bien sûr... Mais tu n'as jamais su plaisanter, Monsieur de la Destinée... S'amuse-t-il.

La Destinée ignore la plaisanterie et va droit au but, ce pourquoi il est ici avec Frigueste.

- J'ai ici avec moi, une nouvelle recrue. Mais ce n'est pas n'importe laquelle. C'est un génie et je souhaitais que tu le rencontres. Tu as sûrement beaucoup à lui apprendre. Tu n'es peut-être plus apte au combat, mais tu as encore une cervelle capable de nous guider, et les vôtres réunies... Bah y a moyen que ça fasse des étincelles.

Les deux présentés échangent des salutations très formelles, suivi du départ du commandant.

- Je vous laisse, à vous de jouer, tous les deux.

Un blanc naît là entre cette jeune nouvelle recrue, avide de découvrir l'aventure qu'a la Nouvelle Armée à lui offrir et ce vétéran de guerre, presque mort, qui n'a nulle intention de retourner se sacrifier. Tout les oppose, dans ce croisement de regards jusqu'à ce que l'handicapé fende le silence.

- Eh bien... Qu'avons-nous à nous dire ? Je suis Xan Kriegor, tu as peut-être entendu parler de moi.

- Ahem... Votre nom ne m'est pas inconnu, mais je ne me souviens plus vraiment... Vous étiez... Capitaine... De la Destinée, c'est ça ?

- Belle mémoire, pour un si jeune homme que toi ! Je n'étais que lieutenant, mais j'aspirais à devenir capitaine, c'est vrai.

- Du coup, je peux me permettre de vous poser une question évidente ?

- Si je ne peux t'en empêcher, je t'écouterai.

- Comment un soldat aussi doué pour devenir haut-gradé peut-il se retrouver dans un tel état ?

Xan marque une pause, essayant de sourire, de son visage biaisé.

- Tu devais à peine avoir trois ans quand ça s'est passé. Tu sais ce qu'a été la Grande Expédition ?

- C'est... la plus importante manœvre militaire que n'ait jamais effectuée la Nouvelle Armée, il y a de cela plus de dix ans ?

- Exact ! Onze ans déjà.

- Pouvez-vous me raconter en détails ce qu'il s'est passé ?

- Je ne te raconterai que ce que j'y ai vécu. Assieds-toi.

Il invite Frigueste à s'asseoir sur le fauteuil voisin et entame son long discours.

- C'était... C'était la plus grande mobilisation de troupes sur le terrain. Les commandants avaient prévu ça depuis plus d'un an. Les éclaireurs avaient identifié les restes d'un village dans un état étonnament bon. C'était loin, mais pas innateignable, et dans leurs rapports, ils parlaient de la présence de ces mutants... C'était la première fois qu'on observait une cohabitation entre des sasquatchs et des cracheurs de feu, mais on avait l'avantage du nombre pour les repousser. Les commandants avaient choisis de rapatrier les meilleurs soldats des camps provisoires de Heiya pour les intégrer à l'expédition. À l'époque, il n'y avait pas cinq, mais quatre divisions, et elles étaient toutes de la partie, on avait assez d'Hyper Motos pour tenir à deux ou trois sur chacune, suivant le nombre de membres par groupe. Le matin du jour de notre attaque, il pleuvait, mais l'opération avait été maintenue. On était tellement avide de la conquête qu'on allait réaliser que certains d'entre nous n'étaient pas assez attentifs à leur conduite. Il y a eu quelques dérapages et des soldats se sont blessés, voire tués avant même que le combat ne commence.

- C'est ce qui vous est arrivé ? Une bête chute ? L'interrompt Frigueste.

- Ha ha, non bien sûr ! Reprend Xan. Mais en arrivant sur place, on avait le moral assez affaibli en pensant à nos camarades tombés de leurs Motos, et entraîné par les haut-gradés, on a tous foncé sur les mutants en brandissant nos armes. Leur nombre était impressionnant, mais notre honneur était en jeu. Je faisais partie de la moitié gauche de l'escadron, et on devait s'occuper des sasquatchs. En tant que lieutenant, je donnais l'exemple à mes troupes, et alors que le combat battait son plein, je me suis d'un coup envolé... J'ai été violemment propulsé dans les airs contre mon gré, en même temps qu'une dizaine de mes compères. Dans notre chute, on a dégringolé la colline rocheuse que l'on venait de monter en Moto. En bas de la descente, j'ai regardé autour de moi et j'ai vu que la plupart des subordonnés qui étaient tombés avec moi s'était soit cassé un bras, soit une jambe. Nous n'étions plus que deux à s'être relevés. Et lorsqu'on a tourné nos yeux vers le sommet de notre point d'expulsion, on l'a vu : le Grand Sasquatch.

- Qui ça ?

- Hmm... Comment te faire comprendre... ?

- Un... "grand" sasquatch ? Ce sasquatch était-il en quelques sortes... plus grand que les autres ?

- Tiens ! Toi qui sors des études, tu connais la taille d'un sasquatch adulte ?

- Trois mètres de haut pour trois et demi de long pour les plus costauds.

- Oui, c'est bien ça. Mais ce spécimen-là dépassait les quatre mètres de haut et les cinq de long. Tu me crois si tu le souhaites.

Frigueste accepte aisément, non sans écarquiller ses yeux, l'idée qu'un tel mutant existe, mais il s'interroge sur un autre évènement.

- Vous l'avez combattu ?

- Bien sûr ! C'était le but de la Grande Expédition ! D'ailleurs, quand il nous a foncé dessus, on aurait dit un éboulement à lui tout seul. Il a piétiné mes confrères, déjà en piteuse situation, et nous a emplafonnés, ma dernière subordonnée et moi, de plein fouet sans que nous n'ayons réussi à réagir d'une meilleure façon...

- ...et une nouvelle envolée, pour une paraplégie assurée. Finit Frigueste.

- La mort aurait dû ramasser ma dépouille aussi, pas seulement celui de ma voisine. Mais apparemment, on a trouvé mon cadavre agonisant, encore vivant, chanceux. Je l'ai su à mon réveil, plusieurs mois de coma plus tard, avec une tétraplégie complète.

- ...

- ...

- Qui est-ce qui vous a retrouvé et a été suffisament fort pour vaincre le Grand Sasquatch ?

- Oh là, le Grand Sasquatch n'est pas mort, petit ! Il a déjà un sacré passé et c'est pas prêt d'être terminé pour lui. Et celui qui m'a sauvé, c'était un gars de mon âge, on me l'a appris plus tard. Tu le connais peut-être, c'était...

- Qui ?

- Hyxarkon.

- L'Omniscient ? Évidemment que je le connais, enfin !

- Ha ha! Tu suis les traces de Nujiber, tu es trop sérieux ! S'amuse Xan comme il peut.

- Ah d'accord ! Admet Frigueste. J'ai beaucoup apprécié parler avec vous, Xan, et vous m'avez appris beaucoup de choses, rien qu'à travers votre histoire. C'était très plaisant.

- Heureux d'entendre ça, jeune homme.

- Je vous rendrai ce plaisir. Je vous le promets. J'avais déjà rencontré l'ancien commandant Malcolm, et j'avais déjà eu quelques idées. Votre rencontre m'en a donné d'autres.

- Ne t'en fais pas pour un vieil hom-

- Je vous le promets. Répète-t-il d'un air étrangement sérieux en le coupant.

- ... Entendu.

Il se retourne, et marche en direction de la sortie, et juste avant de refermer la porte, sur son pas, il souhaite un dernier :

- À bientôt, M. Kriegor.

 

Ce jour-là, lorsque Frigueste profite de sa permanence pour retrouver sa famille, il s'isole particulièrement avec son petit frère, d'un an son cadet dans le laboratoire de leur scientifique de père. Comme à leur habitude, ils continuent de manier différents outils électriques de façonnage et de solutionner les équations chimiques que leur avait enseigné leur père. Leur travail a produit le premier prototype de leur création : un uniforme lourd et robuste, fait d'un mélange de métaux, et conçu pour résister à la force des dangers naturels des soldats que sont les mutants. Ils en ont également profité pour y intégrer deux propulseurs dorsaux complémentaires à ceux que portent les militaires à leurs chevilles. Ainsi le soldat qui s'équipera de cette armure pourra, malgré le poids de celle-ci, sauter plus haut et courir bien plus vite à l'explosion des propulseurs. De plus, chaque jambière est équipée d'un moteur cinétique qui se sert de l'énergie fournie par les jambes du porteur pour en accélérer le mouvement et limiter le besoin en effort. De quoi améliorer les perfomances physiques en réduisant drastiquement l'épuisement. Enfin, dernière innovation de Frigueste, un système d'électrisation déclenché manuellement forcera le corps à décupler ses forces pour un court laps de temps. Ce système d'urgence restera dangeureux à répétition, pouvant causer une électrocution létale si le corps n'est pas suffisamment robuste ou reposé.

Mais avant de terminer cette armure de combat si exceptionnelle pour de bon, le jeune génie natif du village montagnard qu'est Reigai interpelle son frère.

- Attends Scott. Tu sais, j'ai rencontré un ancien soldat aujourd'hui.

- Ah ? C'est possible d'être "ancien" soldat ?

- En fait, il est tétraplégique, tu vois où je veux en venir ?

- Euh... Non... Tu ne veux quand même pas lui donner ce prototype ?

- Non, il ne pourra pas s'en servir ! Mais toi, tu as commencé tes études sur le cerveau, non ?

- Ah... Oui... Là, je vois où tu veux en venir. Capter les signaux électriques du cerveau et les transmettre manuellement aux muscles via l'armure.

- Avec des électrodes, ça doit pouvoir se faire, non ?

- Ça va tout niquer le système d'urgence, là. On l'a calculé précisémment pour n'en avoir ni trop, ni trop peu, faudrait pas commencer à installer des risques de variations.

- ...

- ...

- Et dans une autre combinaison ? Genre, exosquelette en titane ?

- À condition d'avoir un bon isolant, ça me semble faisable.

Le grand frère expose un large sourire et entrepend implicitement la construction de leur nouveau projet.

- Faisons remarcher ce bon vieux Xan Kriegor.

 

 

*Vents Chauds : l'une des quatre saisons qui composent une année.

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